Édition spéciale Corona


Envoyez-nous vos textes, dessins, poèmes, dégueulis, haut-le-cœur et billevesées à redaction@antirouille-web.fr sans peur d’un couperet : nous n’aurons pas de délais tant que nous resterons parqués chez nous et vous chez vous.

Les textes seront publiés ici via notre site https://antirouille-web.fr, le seul site dans l’univers ou la porte reste grande ouverte et tout le monde est invité ! QUE LA TEUF COMMENCE !

Couv. Mouky Granville
édito
par Pat'Rich
Chez Antirouille, les seuls comptes que l’on ait à rendre sont les contes contés dans nos pages. Mais pour la première fois de notre existence, les pages seront virtuelles, et l’on compte sur vous pour vous en contenter. Notre imprimeur, dans son respect des gens qui travaillent pour lui, a fermé la porte de son atelier. Nous ne comptons plus les mois de crédit qu’il a pu nous accorder en six ans, comme nous n’avons jamais recompté le nombre d’exemplaires de notre petit fascicule qu’il nous fournit élastifiés et encartonnés. C’est ainsi que nous ne nous sommes jamais aperçus (je m’aperçois qu’apercevoir ne prend qu’un p, petit truc mnémotechnique) que le compte y était plus que nous ne lui en devions. Il n’y aura donc pas de ligne comptable pour lui de nous, au moins pour ce mois-ci.

Et combien seront-ils, ces temps-ci de contention à domicile, à devoir prendre en ligne de compte des rentrées nulles, avec des salaires à régler, des taxes à payer, des légumes et des fruits à jeter, car il ne faut pas se la raconter, le gouvernement ne va pas compenser à 100%. Les réclamations de dédommagement seront contestées jusqu’au dernier centime d’euros. On ne compte que pour du beurre.

Mais nous sommes, dans Antirouille, tous contaminés par le désir de vous offrir un contenant optimiste, et non pas dans celui de vous contrire. Vous n’avez qu’à lire Lisette et ses réponses dans un contexte toujours criant de pertinence, elle est la contéine de la porte entre le sensé et le délire. Ce mois-ci, le portrait est virtuel, lui aussi, confinement oblige, personnage fictif, contadin ou comte, seul comptera le contenu de son âme que nous contera la plus jeune d’entre nous, notre Fairailleuse soudeuse. Et toujours, pour ce numéro qui se veut contentif dans notre pérennité, c’est notre habilleuse de contes de fées qui se charge de vous contacter en ligne, et nous n’userons pas de contraventionnalisation, c’est promis, cochon qui s’en dédit, si vous encombrez outrageusement de textes, de poésies, de dessins, notre boite mail, quel qu’en soit le contus.

Vous qui aviez peur de n’avoir que votre nombril à contempler pendant la contamination, celle de l’esprit vous sera épargnée, fi de contabescence, venez au contact en toute innocuité, sur les pages virtuelles mais bien soudées du numéro 60 d’Antirouille. Et pour la couv, c’est du Mouky tout craché (dans son coude).

Dans la boîte

Chamane Zone

par Le Conclave du Non-Rêve
La tête un peu inclinée, j'introduis l'extrémité d'un stylo dont la mine a été rétractée dans l'entrée de mon oreille et effectue un mouvement lent, tout en conservant une certaine pression, sur les rebords du conduit. Réflexe de survie.

La jouissance qui s'empare de moi transforme en écho lointain ce que vient de m'annoncer mon mari. Il me quitte pour aller au Brésil avec une danseuse du Macumba Club Palace Studio dont il ravale la façade depuis au moins six mois.
Il est vrai que je commence à trouver son chantier un peu long, d'autant plus qu'à chaque fois que je vais le chercher vers vingt trois heures, il n'y a jamais d'installation devant la façade. Perspicace ? Non ! Je n'ai pas très bien compris pourquoi mais il m'explique qu'il doit la démonter et la mettre à l'intérieur tous les soirs… d'où cet horaire tardif.
Lui et moi partageons notre unique véhicule; grand cœur, il me l'a laissé. Parfois il invite une collègue à la maison ; une Yupik du Yukon. C'est rare dans le bâtiment. Enfin je crois. Elle nous amuse avec ses chants et ses danses. Je me souviens avoir beaucoup ri. Ensuite il la ramène chez elle.
"Mais pourquoi le Brésil, lui demandé-je, c'est pas le bon hémisphère !".
"J'sais pas Copacabana, ça sonne mieux que Canada" me répond-il. Je tente de l'en dissuader : j'invoque le poumon de la terre de feu, la mafia du soja, les hordes de moustiques porteurs de palu, zika et autres fièvres bolso-aryiennes. Mais rien n'y fait. D'ailleurs, m'arrête-t-il, "nos billets sont pris et prêts et nous partons demain."
Au passage, je devrai quitter notre appartement qu'il a vendu pour avoir un peu d'argent d'avance. En pliant soigneusement ses chemises dans sa valise, je me dis : "Quand même il abuse, il me laisse à peine le temps de lui faire une lessive. Je ne suis pas féministe mais là il y a des limites."

Poing de vue

« Prenez bien soin de vous et de vos proches »…

"Extrait du journal d'un fou"
« Prenez bien soin de vous et de vos proches »…

Mon cul !...

On se demande juste si ça va nous tomber dessus et quand ça va nous tomber dessus et si quand ça va nous tomber dessus si ce sera sur les poumons et qu’on va en crever. Voilà. C’est tout. Le reste c’est de la nioniotte pour clébard à cervelle d’écran plat, ça vaut pas le coup d’en parler.
0,16 % de la population va clamser de cette saloperie. Probablement qu’au moins 0,16 % de la population ne mourra pas comme prévu de la pollution, des accidents de voitures, des accidents cardio-vasculaires, des ruptures d’anévrisme, des suicides qui eux aussi sont fatalement en baisse.
La question est donc réglée. D’un point de vue comptable, c’est une plaisanterie (m’en excuse par avance pour ceux qu’en ont un qui vient de crever tout seul dans un couloir abandonné d’une quelconque Salpétrière de banlieue).
Amen.

Nous, ça fait 12 ans qu’on est confinés. Confinés contre le pouvoir, contre le travail salarial, contre les médias, contre la malbouffe, contre la médecine chimique à tout va, contre l’école, contre la pollution, contre la mondialisation, contre les cons.
On vit au fond d’un champ avec deux gamins qui vont pas à l’école (encore possible).
On a des moutons et des chèvres qu’on n’a pas le droit d’avoir (pas paysans et pas de suivi sanitaire). On a des poules qu’on n’a pas le droit d’avoir (pas en règle).
On construit des abris pour eux alors qu’on n’a pas le droit d’en construire (pas de demande de travaux possible).
On a une roulotte qu’on n’a pas le droit d’avoir dans notre jardin (loi Loppsi 2).
On a une cave semi-enterrée qu’on n’a pas le droit d’avoir (pas de permis possible).
On héberge un temps des gens en difficulté (délit de solidarité).
On a une serre qu’on n’a pas le droit d’avoir (pas de demande de travaux possible).
On a posé un velux dans la petite mezzanine borgne qu’on n’a pas le droit de poser (pas de permis possible, borne à incendie à plus de deux cents mètres).
On fait un petit balcon au-dessus de la porte d’entrée qu’on n’a pas le droit de construire (pas de permis possible, borne à incendie à plus de deux cents mètres).
On a des barrières pour le poulailler et les moutons et les chèvres qu’on n’a pas le droit d’avoir (pas de demande de travaux possible).
On a des chardons dans le champ qu’on n’a pas le droit d’avoir (loi sur les terres).
On a un abri de jardin qu’on n’a pas le droit d’avoir (pas de demande de travaux possible).
On a un abri pour le vieux camping-car qu’on n’a pas le droit d’avoir (pas de demande de travaux possible).
Et le pire pour la fin :
On a une cabane pour les enfants dans le vieux poirier qu’on n’a pas le droit d’avoir (folie humaine). On n’a pas de voisins non plus. Déjà ça. Ça retarde la délation, le regard fielleux de l’envieux sous sa moustache torve de vieux dégueulasse des campagnes.
Alors la bataille c’est celle-là les aminches. C’est ça qui faut gagner :
Notre liberté !
C’est ça qu’on veut. Tous ! Pour le reste : mon cul !
En étant hors-la-loi quinze fois sur deux hectares, on sauve la planète connards !
Nos fringues sont d’occase. Notre bouffe est locale. Notre bagnole a trente ans et reste le plus souvent au garage. Jamais d’avion, une paire de pompes tous les deux ans chez Gamm Vert, des Playmobil sur Le Bon Coin. Et vous croyez qu’on se plaint ? Ben, pas vraiment... On se sent en phase. Et ça nous empêche pas d’avoir une vie active de dingue, une vie culturelle engagée, des échanges à tout va. On fait des films. Des films libres, même ! Bien sûr on n’a pas le droit aux sunlights les soirs de première, mais l’acuité de mon intelligence, tel un corrosif, a éteint en moi toute ambition…
Et c’est de cette intelligence qu’il est question. On ne la respecte pas. On ne fait pas honneur à notre intelligence. Ça, c’est insupportable. Alors, en plus d’être un artiste libre, on fait un potager, des œufs, de l’agneau, des poulets, des gîtes écologiques responsables, des festivals de cinéma d’auteurs vivants, des ciné-clubs, des interventions dans les écoles et j’en passe et j’en passe et j’en passe… Bien sûr on vieillit, on a mal au dos et on se sent seul. Les oiseaux disparaissent, les abeilles disparaissent, la sauvagerie disparaît.
Mais les chinois viennent de voir les étoiles pour la première fois !…
Oui mes amis ! Les chinois viennent de voir les étoiles pour la première fois !
Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Les chinois viennent de voir les étoiles pour…
Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Les chinois…
On en a tellement rien à foutre des chinois ! Ha ! Ha ! ha !... Les chinois !... Les bons vieux chintoks de notre enfance… le sabre fou de Tintin !... les chinois !... Ils voient les étoiles pour la première fois !... Ha ! Ha ! Ha !...
C’est à pleurer ! A pleurer ! Dans quinze jours, un mois tout au plus, ils ne les reverront de nouveau plus jamais leurs putains d’étoiles ! Et ils raconteront à leurs petits enfants qu’un jour ils ont vu les étoiles dans le ciel, ces cons ! Mais qu’est-ce qu’ils sont cons ces chintoks ! Aussi cons que nous ! Non, vraiment à pleurer ! A pleurer de rire !
Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha !...

Dans la boîte

Mouky Granville

La tête allant vers

Confinement hauturier

par Laluli
Laisser à d’autres l’ordre et la mesure
Épouser la pente qui précède
Le rivage et les lendemains.
Prendre le risque des îles lointaines
En laissant le temps au destin
À la rencontre de providences fatales.
Naviguer sans fin et sans retour
À bord d’un navire sans escales
Pour une existence livrée aux horizons
Et la nuit ne tombera plus sur le monde
En ces temps de mariage des ruines et du printemps.

La théorie du mensonge

La théorie du mensonge

par Megusto
Depuis 2017, le FMI et de nombreux économistes s’accordent sur le fait que nous serons confrontés à la crise financière la plus violente jamais connue et ce, avant la fin de l’année 2020.
Si vous vous mettiez dans la peau d’un aristocrate, d’un noble ou d’un actionnaire au portefeuille bien rempli, vous vous demanderiez comment continuer la mondialisation alors que la population risque de comprendre que ce système capitaliste ultra-libéral montre son inadéquation avec la société contemporaine. Le but du jeu serait donc de déporter la responsabilité de cette future crise sans précédent sur un autre facteur.
Vous pouvez rechercher avec les mots « une future crise » sur votre moteur de recherche internet préféré pour voir que cette crise est bien prévue depuis plusieurs années.

Comment donc injecter massivement l’argent du peuple dans les banques tout en évitant une grogne mondiale déjà bien entamée ?
C’est là qu’intervient le Corona Virus. Créé artificiellement ou issu de la rencontre entre différentes espèces animales (liée à la déforestation), l’utilisation de la terreur sur les roturiers pourrait être une solution afin de continuer à s'engraisser.
Jacques Attali, qu’on appelle aussi celui qui murmure à l’oreille des présidents et que certains considèrent comme le président de l’ombre (depuis Mitterrand), avait d’ailleurs nommé sa thèse de fin d’étude: « La théorie de l'ordre par le bruit dans la théorie économique ».

On s'interroge également quand d’éminents spécialistes mondiaux en infectiologie comme le Dr Raoult Didier connaissant particulièrement bien les Corona Virus et suggérant la voie coréenne ne sont pas écoutés: « multiplier les tests, traiter les malades, n'isoler que les gens positifs, utiliser l’hydroxychloroquine pour traiter les patients atteints… ». Pour rappel l’hydroxychloroquine existe depuis les années 60 et de nombreux produits génériques sont disponibles (et donc à faible coût). Ceci n’arrange donc pas non plus les laboratoires pharmaceutiques qui préfèreraient bénéficier d’un brevet sur 20 ans afin de se garantir un nième monopole.
Vivre et laisser mourir.
D’autre part, si nous regardons l’évolution de la fortune cumulée des 10 français les plus riches (image ci-dessous avec en ordonnée des milliards d’euros), il est facile de comprendre que pour eux chaque année gagnée vaut son pesant d’or.
Les 10 français les plus riches
Aussi nous l’avons compris, ce virus est le facteur qui va permettre à cette minorité de continuer à s’engraisser en reportant la responsabilité de la crise financière sur le Corona Virus et ce, sans aucun état d’âme pour l’avenir de la planète et de l’humanité.

Les masques arrivent à chier par la pine

Les conflits denses

Elle étouffe

par ElleAime
« Elle étouffe… Elle étouffe ! Ses narines se compriment, sa gorge se serre, sa cage thoracique se corsète, ses poumons cherchent l’air… Haletante, elle presse ses poings contre son ventre… respire… respire… Elle étouffe… Elle étouffe ! Tape ! Tape sur son ventre, respire… respire… respire bordel !
Elle a vu des médecins, elle n’a rien. Enfin rien de pathologique, rien de physiologique, rien des trucs en -ique...! Elle a vu des naturopathes, des allopathes, des homéopathes, des ostéopathes, elle est devenue sociopathe, psychopathe, névropathe.
Elle étouffe… pas à cause du confinement, enfin si, un peu plus… elle étouffait avant le virus, avant elle vivait déjà en apnée, mais moins souvent, moins fréquemment.
Maintenant c’est permanent, la morsure du manque d’air, la contrainte, cette gaine omniprésente autour des ses poumons. Sa bouche est sèche, sa langue compressée, ses intestins sanglés.
Elle étouffe… le mal rôde. Il est là, partout. Partout autour d’elle, partout en elle, le mal rôde. Il est là, même pas caché, à la vue de tous. Le mal est là dans son oxygène, dans son sang, dans sa lymphe. Il la cerne, l’enserre, elle est conquise, assiégée. Le mal erre autour d’elle comme une aura qui la contient.
Il effleure ses lèvres et elle étouffe. Il s’agrippe à ses hanches et elle étouffe. Il se pelotonne contre son ventre et elle étouffe. Il marque chaque parcelle de son corps de son empreinte et elle étouffe, encore, toujours un peu plus, chaque jour, chaque minute, chaque seconde un peu plus.
Tape ! Tape ! Tape… respire bordel ! Merde… respire.… respire... la prison se referme, la guerre est finie… respire… la vue, embuée, s’éteint… respire… respire… resp...
Étranglée, elle s’abandonne au mal dans un ultime baiser, elle abandonne au mâle son ultime souffle. Le mâle a gagné, le mal a gagné. »
Les formes des violences sont multiples et peuvent coexister. Leurs manifestations sont les suivantes :

  • physiques (bousculades, coups avec ou sans objet, strangulations, morsures, brûlures, séquestrations…)
  • verbales (injures, menaces, intimidations, dévalorisations…)
  • psychologiques (humiliations, chantages affectifs, interdiction de fréquenter des amis, la famille…)
  • sexuelles (agressions sexuelles ou viols)
  • matérielles (briser ou lancer des objets)
  • économiques (contrôle des dépenses, suppression de la carte vitale, des moyens de paiement, interdiction de travailler)
  • au moyen de confiscation de documents (carte nationale d’identité, passeport, livret de famille, carnet de santé, diplôme, etc.)
  • cyber-violences (cyber-intimidation, cyber-harcèlement…)
Vous n’êtes pas responsable des actes de votre partenaire ou ex-partenaire. Quelles que soient ses explications et justifications, il n’a pas le droit de vous agresser. Il est seul responsable de ses actes de violences qui sont punis par la loi.
Appelez le 39 19


Les humains en cage

J'me paie ta tête

Richard Vernis

par Air Ephemer
Richard Vernis
Nous nous retrouvons dans un loft design du vieux Granville, et j’accepte l’infusion fleur de sencha-framboise. Dans un coin, un début d’œuvre conceptuelle qui ressemble à un bijou posé sur une table. Il m’explique que c’est déjà plusieurs centaines d’heures de travail, et que ce sera finalement l’image de la déchéance humaine.

Pour changer de sujet, je l’interroge sur ses origines : après un DEUG en commercialisation de l’art, il décide de tout plaquer et lors d’un week-end de séminaire tombe amoureux de Granville. Son installation n’est pas des plus faciles, car il doit batailler avec ses conseillers financiers pour trouver logement qui vaille. Heureusement, une opportunité survient et il peut occuper ce triplex avec vue sur le port. Il admet : « Pour un artiste, un lieu c’est la liberté ! » et remercie l’Usinotopik de l’avoir accueilli en résidence plusieurs mois dernièrement, quand il manquait d’inspiration.
Richard Vernis
Soudain, un fidèle client arrive, apportant une bouteille de champagne en remerciement d’une bricole. « Heureusement il y a les amis, sinon certains jours seraient vraiment longs avec les commandes à honorer et la conviction qui peut manquer ». C’est vrai que l’activité ne manque pas, entre les salons à Paris et les expositions dans les villes alentours : « Comme j’ai commencé dans la vente, ça n’a pas été très difficile de trouver les lieux de diffusion ». Une réputation qui s’acquiert vite dans le petit milieu granvillais et qui reste (on se souvient encore du coup de pouce donné à Fabien Lefebvre lors d’un conflit d’intérêt). Un artiste, un homme avec ses défauts et ses qualités, controversé parfois mais qui ne l’est pas ?

Richard Vernis
Richard Vernis

Le mot de la fin ? « On dira ce que l’on veut, que je suis un parvenu peut-être, mais en tout cas ce que je fais je le fais avec mon cœur en bandoulière et toute ma volonté ».


ça tombe sous le sens

Les jours d'après, désobéissance civile ?

par Henri Sultane
Colette Magny (mon idole des années 70) chantait en 1966 :
« Lorsque l'humanité sera enfin sage, nous passerons de la compétition dans l'individualisme à la coopération dans l'individualité ».
L'autogestion, la gouvernance partagée, l'économie circulaire, solidaire, les biens communs, la simplicité volontaire... Thoreau, Fourrier, Proudhon, Louise Michel... Idéalismes, utopies, certes. Je viens de relire Thomas More « Utopia », c'est lui qui a créé le terme au 16 ème siècle, cela veut dire l'endroit qui n'est nulle part. Il y décrit deux sociétés, celle de son époque et une autre dans ce lieu inconnu et lointain où l'or, l'argent et le pouvoir sont méprisés. La réalité face au désir. Le désir est réel mais quelle place lui laisse t-on dans la réalité ? Sommes nous capables d'utopie ? Ou plus modestement, sommes nous capables de transformer le réel ? Notre société malade du profit aura bien du mal a en payer le prix mais il faut essayer, essayer, essayer, etc ...
De par le monde, des millions de lieux et d'initiatives pertinentes, originales s'inscrivent dans le concret et prouvent qu'un autre mode de vie est possible, cela s'apparente à une colonisation des consciences. Mais comment faire le poids face au rouleau compresseur ultra libéral et tous ses auxiliaires ? Depuis plus de trente ans, nous avons toutes les solutions mais "LE" problème se perpétue inéluctablement. La situation actuelle peut paraître une opportunité mais nous savons tous que « l'adversaire » (qui est aussi en nous même) sait tirer parti de toutes les circonstances pour se renforcer.
Où trouver « La Fronde » qui permettra d'abattre notre abominable Goliath, comment transformer un consensus pseudo démocratique en un « rapport de force » novateur et efficace. Une autre chanson de Colette Magny « Les gens de la moyenne » donne peut-être la réponse. La difficulté reste de s'auto-organiser à l'abri de tous les pouvoirs et ça, c'est pas gagné. La désobéissance civile ou civique, ce concept de H D Thoreau peut être une force citoyenne décisive pour redéfinir les priorités de nos sociétés dans l'après crise. Appliquée aux impôts et taxes (directes et indirectes) mais aussi entraînant des blocages institutionnels et remises en cause des « normes » capitalistes, elle peut être cette « Fronde », un premier pas vers l'émancipation citoyenne.

Ecoute

par Laluli
Ecoute les murs
Te parler de solitude
Ils en savent plus que nous
Sur le sable et la masse
La trace et l’oubli.
Écoute les murs