
La feuille accueille, ainsi, un souffle, un mouvement primordial, un chant de l’instant nourri par la tradition de l’unique « trait de pinceau » propre à l'art Chinois. Peindre, pour Marion, est une méditation. En procédant par infinis croisements de teintes et de textures entre noir et blanc, l'artiste désire "se mettre au service de l'Univers", se laisser agir par plus grand que soi dans une connexion située (paradoxalement ?) au creux de l'intime.
L’art s’élève, au service de l’Être de passage sur la terre, cherchant à offrir à qui regarde l’œuvre à se connecter à l’Essentiel pour mieux résister à ce qui, dans ce monde, utilise, exploite, abaisse et écrase le rêve et le regard. « L’art, pour ne pas mourir de la vérité » écrivait Nietsche...
Depuis quelques années, l'artiste témoigne dans ses œuvres d'une nouvelle attention au vivant dans un chant d’amour adressé à la Nature, au papillon qui danse, au brin d’herbe qui chantonne, à l’eau du ruisseau qui serpente, à l’arbre qui plie doucement sous la brise, aux murmures des pierres. Dans la danse de l'ombre et de la lumière, entre terre et ciel et mer, un monde autre s’énonce dans la réinvention du quotidien, dans les frémissements du souffle de la vie. Après une préparation à l’École de Met de Peningen à Paris, elle obtient un DEUG d’Arts plastiques à l’Université de Rennes avant d’intégrer l’École Nationale des Arts Décoratifs d’où elle sort diplômée en 1998. Elle expose à la galerie de l’Aube, 29 rue des Juifs, à Granville.